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Nos conseils et adresses de sites et de boutique pour la seconde main de luxe

L’Art De La Seconde Main #iconique  

 

Vintage de Luxe : Nos Meilleures Adresses

Victoire Satto

 

Mon amour pour la seconde main n’a initialement rien d’écologique, c’est un devoir de mémoire. Le vintage est un terrain de jeu infini qui concilie une éco-conscience douloureuse et une fascination pour l’art vestimentaire que je dois aux femmes de ma vie.

 

Dans l’Habit, je fais exactement ce que je veux.

Je ne suis minimaliste ni en théorie ni en pratique. Je n’ai jamais aspiré à une restriction stylistique sous couvert de simplicité, d’espace vital dans un appart de 20m2 ou de moindre charge mentale.
La mode est une pour moi un extraordinaire moyen d’expression et de réalisation de soi, à travers la créativité qu’elle offre au quotidien, l’assurance qu’elle me confère quand je me sens À ma place, bien dans mes vêtements, les messages qu’elle envoie à mon cercle social quand je décide de porter un symbole, du gilet jaune marque à la marque de luxe ostentatoire.

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Linda Evangelista par Peter Lindbergh pour Vogue 1987

Je suis souvent trop habillée pour ce que la norme parisienne reconnaît. Du colorblock, des matières qui volent au vent, des talons de 10 et le diable dans le détail d’un pendentif détourné en boucle d’oreille ou d’un carré Cartier – évidemment vintage- en ceinture.
Ma fascination pour l’art vestimentaire date de mon plus jeune âge (je ne marchais pas encore). Je la dois aux femmes de ma vie.

À mes grand-mères d’abord. L’une, épouse d’un homme de Hautes Fonctions Publiques, avait un dressing exemplairement ordonné, constitué de pièces de créateurs et d’accessoires griffés. Elle était d’une élégance infinie dans tout ce qu’elle revêtait : un T-shirt en coton épais dans un pantalon à pinces, chaussée avec de grandes bottes de chasse le dimanche pour les balades à la campagne; une robe 80’s à grand col en pointes et à motifs fleuris rouges et noirs, gravure stendhalienne ornée de volumineux bracelets en Bakélite.
La seconde, bâtie pour l’aventure. Un corps plus charpenté et des attitudes boyish tant dans la manière de se vêtir que dans l’art de vivre : pionnière du backpacking (nous parlons des années 60), entrepreneure indépendante puis femme politique. Elle traversait les pays du monde comme la vie : en militante avant-gardiste. Insatiablement curieuse, sûre de ses droits d’Être humain au même titre qu’un homme, dotée d’une sensibilité aiguë pour l’art et de l’amour des belles façons.
Une doudoune vernie noire brodée Nina Ricci, une écharpe traditionnelle ramenée d’un trek en Birmanie, un cross-body bag Hermès et des Pataugas aux pieds.

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Ma mère ensuite, amoureuse des matières, pour qui la décoration d’intérieur comme le style vestimentaire sont systématiquement justes. Un compas dans l’oeil pour les accords de tons, les textures et les volumes. Avec elle j’ai appris à assembler comme un jeu les pièces du puzzle du soi, chaque matin. Nous gardons ce rituel, tous les ans, où l’on fait l’état des lieux des tissus que l’on a déniché pour faire ou se faire faire une robe, une taie ou une écharpe. Ma mère qui garde comme des trésors dans des boites la layette qu’elle nous mettait, tant pour le souvenir que pour la qualité, au cas où les petits enfants se pointent.

Et que dire des autres modèles de femmes qui viennent depuis enrichir ma vie. Des auteures, des héroïnes de romans, des scientifiques, des artistes, des activistes, des sportives. Bien souvent ces termes ne sont pas au choix mais un tout. Et systématiquement, un trait de personnalité ou un moment est associé à un vêtement.

L’habit est la clef de la multipotentialité. Pas parce qu’il fait le moine, mais parce qu’il nous permet de témoigner librement de ce qu’on est. Voilà pourquoi la restriction minimaliste ne peut pas être une option. Aujourd’hui, mon amour de la seconde-main est autant écologique que stylistique. Je sais gré aux générations précédentes de m’avoir transmis cette passion pour les matières de qualité, la valorisation du travail artisanal qui fait une pièce d’exception – de luxe, au delà de toute considération de prix ou de logo de marque -. Le vintage, notamment de luxe, est un trésor :

  • Pour l’élégance dans la justesse des coupes,
  • Pour la durabilité par la densité des matières, la solidité des finitions,
  • Pour l’environnement à qui on ne prend pas davantage de matières premières pour se vêtir, qui ne voit pas des microfibres plastiques rejetées à chaque lavage,
  • Pour la peau qui n’est pas en contact avec des perturbateurs endocriniens et additifs chimiques potentiellement toxiques. Soit parce que les tissus n’étaient pas traités à l’époque, soit parce que les lavages successifs les en ont délesté (ce qui est vrai pour n’importe quel vêtement de seconde main).

Se construire un dressing de qualité qui nous ressemble, c’est la quête d’une vie. Si ces pièces ont traversé les âges et les générations, si je porte encore une chemise en percale qui date de 1910, c’est qu’il est ou devrait être possible d’en faire autant avec chacun de nos vêtements. C’est qu’il faut s’attacher à trouver ce qui correspond à notre identité et à nos valeurs, et faire entrer scrupuleusement dans nos placards un nombre pas limité mais bien réfléchi d’habits qui constitueront les facettes de nos vies, sans compromis entre l’expression de soi et l’écologie.

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QUELQUES CONSEILS POUR CHINER

 

  • N’y allez pas avec un projet précis en tête si vous voulez une pièce originale, laissez vous porter par la curiosité : une coupe, une époque, une étiquette, un coloris inhabituel, une matière voluptuse.
  • Allez-y avec une idée précise si c’est pour une pièce iconique (un bomber M, un trench) ou un basique (une chemise blanche).
  • Regardez l’intégralité du vêtement : tâches et trous peuvent au mieux faire baisser le prix, au pire vous faire renoncer à un vêtement trop abimé.
  • Faites vous pote avec un couturier de quartier, qui saura redonner vie à vos fétiches (ourlets, boutons, revers) ou ajuster la taille à la vôtre.
  • Mixer les pièces de caractère avec des vêtements récents pour casser l’anachronisme.
  • Ne pas hésiter à chiner aussi des éléments de mercerie : des galons de dentelle, des boutons originaux en nacre ou en tissus, à garder dans un coin de meuble-mercerie chez soi pour customiser ses pièces au fur et à mesure des trouvailles.
  • Lavez peu ou faites nettoyer. En dehors du denim et des vêtements de métier, ces matières supportent peu la machine à laver (lave-linge INTERDIT !) mais sont simples d’entretien et peuvent être portées de nombreuses fois avant d’être lavées, ou simpliment détachées.

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