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Lutter contre l’obsolescence émotionnelle de nos vêtements

Vous avez déjà ressenti ce besoin quasi incontrôlable d’acheter un vêtement neuf dont vous n’avez pas l’utilité, que vous ne porterez finalement jamais ? Shopping raisonné commence par son dressing ! Le remède aux compulsions d’achats se trouve bien souvent déjà dans notre placard. S’il déborde et que le sentiment de n’avoir “rien à se mettre” est tenace, la clef résulte dans la connaissance de soi plus que dans un nouvel achat. L’obsolescence psychologique ou émotionnelle, c’est le désintérêt pour un vêtement, peu de temps après l’avoir acheté. Les marques en sont aussi responsables, voici comment la déjouer.

Lutter contre l’obsolescence psychologique ou émotionnelle de nos vêtements

L’obsolescence psychologique ou émotionnelle, c’est le désintérêt pour un vêtement, peu de temps après l’avoir acheté. 

Le désintérêt ressenti pour nos vêtements est multifactoriel. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul·e·s fautif·ve·s. Les marques ont une grande part de responsabilité. Des facteurs esthétiques, sociaux, économiques ou technologiques ternissent l’expérience du produit possédé. Changement de mode, sortie d’un modèle plus riche en fonctionnalités ou au design un rien différent, trend lancé par une série ou une personnalités ayant peu de chance de passer la saison…

L’obsolescence psychologique est fondée sur la frustration permanente, l’alimentation du désir par les marques dont le modèle économique, encore majoritairement linéaire, repose sur votre prochain achat. Ce principe de croissance perpétuelle sous-tend toute l’économie capitaliste… qui n’a pas pensé à intégrer les ressources naturelles dans sa comptabilité et vit au crédit du Vivant depuis l’ère industrielle.

Pour en sortir (et sans trop compter sur les marques), il faut changer de paradigme et considérer les vêtements comme des êtres avec lesquels on entretient des relations. Quand on s’embrouille, comme avec un·e pote, on tente de rafistoler le lien, on ne le jette pas… La relation en sort grandie dans la majorité des cas.

De fait, quand on achète un vêtement, on doit pouvoir se projeter avec lui et s’engager longtemps : la durabilité émotionnelle est une composante parallèle à la durabilité physique. Comme dans une relation humaine, l’attachement est plus probable si cette relation est active, lorsque le porteur est engagé avec le vêtement d’une manière ou d’une autre. Cela suggère donc un changement dans la façon dont la mode est consommée, mais également dans la façon dont elle est produite et vécue, incluant un entretien et une réparation optimum.

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Produire des pièces désirables dans le temps, que l’on aura envie de chérir et de réparer

L’exercice d’un designer de mode a aujourd’hui ce paradoxe de devoir détruire tout en créant… en rendant obsolète le modèle précédent. La réparabilité dépend donc, d’une part de la volonté d’un·e créateur·ice de voir durer ses vêtements, d’autre part de la confection elle-même.

Elle doit être idéalement modulable (pièces détachables, pans remplaçables, boutons courant, vêtements mono-matières). En effet, si le vêtement lui-même n’est pas conçu pour être durable, il est peu probable qu’il soit considéré réparable… Les pièces détachées (mercerie, bouton, zips, cordons, patchs, voire cols et manches) doivent être disponibles et commandables facilement sur les sites des marques.

Celles-ci peuvent-être guidées par des solutions comme TILLI qui au fur à mesure des réparation, collecte des données sur les boutons les plus fréquemment remplacés ou des remplacements demandés. On anticipe ainsi, soit un nouveau design de vêtement, soit une disponibilité des pièces à changer au fil des années. C’est à la fois basique et révolutionnaire pour notre manière actuelle de voir un vêtement. Demandez à une personne de la génération de vos grands parents s’il lui viendrait à l’esprit de jeter un habit ou même de porter un jean déchiré

Quand on se sépare d’un vêtement aujourd’hui :
Dans 50% des cas le motif est l’usure, une tâche ou une promesse de technicité ou esthétique qui n’est plus tenue (comme l’étanchéité ou la brillance, par exemple)
Les 50% restants sont représentés par la lassitude, le changement de style, un trop plein de vêtements ou un changement de taille.

Voilà donc deux excellentes nouvelles :
#1 vous avez conscience du problème et le pouvoir d’y remédier
#2 la réparation et la transformation répondent à 100% des motifs de séparation évoqués.

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Changer de paradigme et de relation à nos vêtements

Le style est un terrain de jeu infini. Le vêtement est sans doute l’expression artistique la plus démocratique qui soit, car nous sommes tou·te·s tenu·e·s de nous habiller au quotidien, comme on composerait une œuvre d’art aux couleurs de l’humeur du jour. On peut choisir de le faire en accord avec sa créativité, ses valeurs éthiques et ce que l’on veut exprimer au monde.

Que ce soit pour dessiner les contours de notre silhouette, insuffler un vent de fraîcheur dans nos dressings ou rompre avec des dogmes, s’intéresser à ce qu’on porte, ce qui passe aussi par la réparation, nous aider à manier la mode et ses codes avec aisance, nous défaire des tendances qui, par essence, ne sont pas faites pour durer. 

Économique, écologique, sensé, réparer permet de s’approprier la mode plutôt que de la suivre, briser le cercle non vertueux de la surconsommation, en passant par une meilleure connaissance de soi. Réparer, c’est renouveler son dressing par l’invention plutôt que la consommation. 

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Commentaires 6
  1. Bonjour, Tout à fait d’accord avec vous ! Et les consommateurs ont donc un rôle primordial à jouer dans la déprogrammation de l’obsolescence.Par contre je regrette vivement que vous ne citiez pas les sources que vous mobilisez quand vous rédigez vos articles, cela permettrait de renforcer votre crédibilité et aux lecteurs d’aller plus loin. Merci pour eux.

  2. PS : je sais que vous mettez souvent les références, peut-être une omission dans cet article, dans tous les cas, il était vraiment agréable à lire donc c’était d’autant plus frustrant 🙂

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