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Comment éviter le greenwashing en tant que média ?

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Réchauffement climatique, pollution, rapport du GIEC, les gros titres fleurissent à la Une de la presse internationale… Mais pas assez souvent et pas toujours avec objectivité et ni un haut niveau de détails. Et si les journalistes accordent de plus en plus d’importance aux enjeux de notre époque au sein des rédactions, y sont-iels formé·e·s pour autant ? Quelle est la part d’investigation effectivement réalisée nécessaire pour se prémunir du greenwashing, en croisant les données et les paroles d’expert·e·s, ayant soi-même un esprit critique et/ou une totale liberté d’expression ? Il existe aujourd’hui des formations continues à cet effet, mais elles sont rares et doivent être à l‘initiative des freelances ou des rédactions, requérant motivation et financement. Elles sont cependant indispensables à la bonne orientation des discours des médias, au plus proche de la science et le moins partiaux possibles, pour l’intérêt de notre futur commun. Nous avons abordé ces questions avec Béatrice Héraud, journaliste spécialisée sur les questions d’économie et de finances durables, ainsi que formatrice sur ces enjeux. 

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Béatrice Héraud, journaliste et formatrice sur les questions environnementales et sociales intriquées à l'économie

Béatrice, pouvez-vous vous présenter ainsi que vos activités ?

Je suis journaliste depuis à peu près 20 ans, spécialisée sur l’économie et la finance durable. Globalement, j’essaie de voir ce que font (ou pas) les acteur·ice·s économiques, investisseur·e·s d’entreprises sur les questions écologiques et sociales. J’ai travaillé pendant 12 ans pour un site spécialisé qui s’appelle Novethic. Aujourd’hui, je suis indépendante, collabore avec Les Échos, la Gazette des communes, The Good et d’autres médias. J’édite également une newsletter, “Le Grand Ecart” sur Linkedin, sur les mêmes sujets. En parallèle, je forme des rédactions à ces enjeux, en ce moment Ouest France, L’Écho (un journal économique belge) et Prisma (avec les organismes de formation Samsa et Imagine 2050). 

Constatez-vous un intérêt croissant des rédactions sur ces sujets ?

Lorsque je travaillais chez Novethic et au sein de l’association des journalistes de l’environnement (AJE) dont je fais partie, il y a quelques années, nous avions évoqué des projets de formation, mais il n’y avait pas de demande. Depuis l’été 2022, elle a explosé. Cela s’explique en partie du fait d’un été où les effets du changement climatique se sont fait durement ressentir. Mais aussi par la publication de La charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, à laquelle j’ai participé et qui a fait bouger les lignes. Même si encore peu de rédactions en tant que telles l’ont signé, beaucoup de journalistes l’ont fait à titre individuel (plus de 1 800 signataires) et surtout cela a ouvert les débats au sein de beaucoup de rédactions. Des journaux ont créé la leur comme Le Monde ou Ouest France. Cela a donné lieu à des plans de formations plus ou moins grands. Ouest-France par exemple, forme l’ensemble de son réseau environnement, donc 150 personnes et les rédactions en chef, et vise la totalité de la rédaction à terme, c'est-à-dire 600 personnes. 

Parlez-nous de votre cheminement personnel. Qu’est-ce qui vous a amené à parler d’écologie ? 

J’ai toujours eu la volonté de traiter les questions économiques, mais en intégrant les questions écologiques et sociales. Le magazine qui m’inspirait cela, c’était Terra Eco, né au début des années 2000 et malheureusement depuis disparu. Lors de mes premières piges, j’ai aussi pu travailler sur ces sujets qui commençaient à apparaître dans les médias, de par les nouvelles réglementations, notamment par exemple sur les déchets… J’ai aussi travaillé trois ans pour Marketing magazine. En apparence, pas grand-chose à voir avec l’écologie, mais c’était l’époque où les responsables marketing et communication s'occupaient aussi du développement durable dans les entreprises. Les premiers pas du greenwashing… Ce parcours m’a permis de comprendre que l’économie prédomine bien trop souvent, notamment sur les sujets écologiques, ce qui ne devrait pas être le cas. Mais aussi de me frotter à des acteurs clés des entreprises. C’est important, car pour mieux déceler le greenwashing, mieux vaut comprendre et maîtriser le langage économique, marketing, sociologique… et scientifique !

 

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