Après avoir levé 2,7 millions d’euros en 2023 pour développer une technologie d’upcycling automatisé et monté un premier atelier de fabrication, la startup française Losanje repart en campagne avec une nouvelle levée de fonds. Comprise entre 7 et 9 millions d’euros, elle permettra à la startup de déployer à grande échelle sa technologie, créer la première véritable usine d’upcycling, et ainsi rendre l’upcycling accessible à l’ensemble des acteurs de l’industrie textile. De 75 tonnes de produits finis revalorisés en 2023, Losanje envisage une explosion de ses capacités, de 500 à 800 tonnes par an.
Une ambition à l’échelle industrielle
Fondée en 2020, Losanje s’est donnée pour mission de transformer une pratique souvent perçue comme artisanale en un véritable processus industriel : l’upcycling. Alors que ce procédé permet de revaloriser les invendus et textiles de seconde main en nouveaux produits, il reste encore marginal dans l’industrie, freiné par des coûts élevés et une faible scalabilité.
“La grosse barrière de l’upcycling jusqu’ici était d’ordre économique puisqu’il était très cher de produire la découpe manuelle.” nous dit Simon Peyronnaud, co-fondateur de la startup. C’est là qu’intervient Losanje. “Nous avons cassé les barrières économiques de l’upcycling grâce à une technologie robotisée unique que nous avons développée de A à Z”. Après une première levée de fonds de 2,7 millions d’euros en 2023, Losanje passe à la vitesse supérieure en lançant une campagne de financement comprise entre 7 et 9 millions d’euros. L’objectif ? Accélérer son développement pour répondre aux attentes croissantes de l’industrie textile.
“Nous avons cassé les barrières économiques de l’upcycling grâce à une technologie robotisée unique que nous avons développée de A à Z”.
Démocratiser l’upcycling dans un marché en attente de solutions
Pour Losanje, cette levée de fonds représente bien plus qu’un défi financier. C’est une étape clé pour prouver que l’upcycling peut devenir une solution de production standardisée, adaptée aux besoins de toutes les entreprises, et pas seulement un projet marginal ou artisanal. Une ambition qui pourrait bien redéfinir les règles du jeu pour l’ensemble de la filière.
“Aujourd’hui, les marques doivent non seulement revaloriser leurs stocks mais aussi proposer des produits avec un faible impact carbone”, souligne Simon Peyronnaud. La régulation, notamment la loi AGEC, interdit la destruction des invendus, les consommateurs semblent exiger des produits toujours plus respectueux de l’environnement. L’upcycling apparaît comme une réponse pertinente pour répondre à tous ces enjeux. Il permet de réduire les émissions de CO2 de près de 90 % par rapport à une production textile classique, selon l’ADEME. Seule sa mise en œuvre à grande échelle reste aujourd’hui complexe faute d’usine. Pour y remédier, Losanje souhaite investir dans de nouvelles lignes de production spécialisées et améliorer encore ses outils technologiques. “Cette levée de fonds va nous permettre de proposer une offre scalable et accessible à un plus grand nombre d’acteurs”, précise Simon Peyronnaud.
Consulter la levée de fonds de Losanje sur LITA
Passer d’un upcycling en boucle fermée à une upcycling en boucle ouverte
“Au-delà de la scalabilité de la production, il y a aussi la scalabilité de l’offre : continuer à adresser des marchés de plus en plus larges. A l’origine, nous fonctionnons généralement en boucle fermée : nos clients devaient eux-mêmes fournir la matière à upcycler. La Poste, par exemple, nous fournissait ses propres gilets pour nous permettre de créer des sacs.” raconte Simon Peyronnaud.
L’upcycling en boucle fermée limite considérablement le champ d’application puisqu’il n’ouvre cette opportunité qu’aux seules entreprises capables de fournir elles-mêmes leurs propres textiles inutilisés ou invendus. Ce modèle confine donc une pratique vertueuse à un cercle restreint d’acteurs. De plus, les quantités revalorisées restent étroitement liées à la taille du gisement fourni par ces entreprises, ce qui empêche une montée en volume significative. Pour démocratiser l’upcycling, il est essentiel de dépasser ces limites et d’intégrer des textiles issus de flux externes. Pour passer de la boucle fermée à la boucle ouverte, la startup ambitionne d’élargir son champ d’action en intégrant des textiles issus de centres de tri.
“Il s’agit d’implémenter l’upcycling dans l’ensemble des circuits d’achat de l’industrie textile, d’ouvrir les horizons des projets d’upcycling qui ne doivent plus être restreints à de la pièce unique, mais qui doit petit à petit intégrer les habitudes des acheteurs textiles de toutes les marques, y compris en dehors de la mode.” Avec des capacités de production décuplées, Losanje cherche à s’adresser à d’autres industries, notamment dans la grande distribution, pour la fabrication de produits textiles tels que des sacs ou des trousses, ou le secteur des produits dérivés et des cadeaux d’entreprise. “Ici, il s’agit de créer des produits avec des histoires très fortes sans alourdir le bilan carbone.”
Un outil stratégique pour toute la filière textile
Cette nouvelle levée de fonds de Losanje vise un montant sans précédent pour une startup spécialisée dans l’upcycling en France mais la mise en place d’une usine d’upcycling automatisé constitue une initiative qui pourrait bien transformer en profondeur les pratiques du secteur textile. Si cette levée de fonds atteint ses objectifs, elle marquera une révolution dans une industrie longtemps pointée du doigt pour son impact environnemental. “Nous avons aujourd’hui une opportunité unique de transformer l’industrie textile en profondeur, en alliant rentabilité et durabilité” conclut Simon Peyronnaud. “Notre ambition est claire : démocratiser l’upcycling pour qu’il devienne, comme la seconde main, une solution de marché à part entière.”
Accompagner Losanje pour définir le futur de l’upcycling
Actuellement, Losanje ouvre une partie de son capital à une communauté exclusive via LITA, la plateforme de référence pour l’investissement durable et les projets à impacts. Celles et ceux qui souhaitent être acteur.ices de l’une des prochaines révolutions du secteur du textile et soutenir une initiative ambitieuse alliant innovation, durabilité et réindustrialisation peuvent se rendre sur LITA et découvrir tous les détails de cette levée !