Un bref historique de la longue route de la libération de la femme à travers ses vêtements. Le tailleur est un habit qui émancipe, donne de la confiance en soi et du pouvoir à la femme qui le revêt. Ajoutez à cela une dimension éthique et responsable à sa confection, vous devenez la reine du game.
Le costume des super héroïnes du quotidien
Notre vie de femme est un exercice de jonglage, une douce ambivalence. Elle oscille entre la démonstration couillue de nos compétences et l’expression d’une délicatesse bienveillante. Oxymore en chair et en nerfs : nous sommes des bombardiers altruistes, nous menons la guerre avec empathie.
Il nous faut maintes fois par jour justifier nos responsabilités. Laquelle d’entre nous n’a jamais été rétrogradée par présomption d’infériorité, si fréquente qu’elle paraît innocente ? Attention, démonstration :
– une femme en blouse est une infirmière, un homme en blouse est un médecin.
– une femme à La Défense est une assistante, un homme à La Défense est un patron.
Cette guerre cependant, nous la livrons avec art, subtile bataille de chiffons dont l’apparente superficialité a inversé les rapports sociaux entre hommes et femmes au XXème siècle. Le tailleur fait partie des vêtements puissants qui ont contribué au changement de notre statut. Il porte l’histoire de notre émancipation, tous les combats révolutionnaires menés année après année, pour que Le Deuxième Sexe* devienne l’égal de celui que la pression de sélection**avait établit premier.
CRÉDITS @ANTHONYMAULE Tom Ford pour YSL
Petit cours d’histoire vestimentaire
1910 – Il permet à la femme de pratiquer du sport, notamment l’équitation.
1930 – Il la libère du corset et des gaines, quand les génies créateurs tels que Patou, Poiret ou Lanvin magnifient les coupes droites plutôt que les tailles opprimées, faisant du tailleur le summum de l’élégance parisienne.
1945 – Il lui donne du travail quand après la guerre, la restriction de main d’oeuvre et les rations distribuées contre des coupons ne subviennent pas au besoin des bouches à nourrir. Les coupes s’assagissent, sobres et sans ornement, souvent répliquées du fait de la raréfaction des tissus et des maisons de couture.
CRÉDITS – 40’s, non signé
1950 – Il amène le renouveau, l’espoir d’une reconstruction par l’élégance, la richesse et le style : taille marquée et jupe longue pour Dior, tweed et tenue ample pour Chanel.
1967 – Il fracasse les codes et définit la femme moderne, celle de pouvoir, lorsque Yves Saint-Laurent sculpte des tailleurs-pantalons inspirés du smoking masculin. Catherine Deneuve fume alors sur les pellicules en noir et blanc d’Helmut Newton, tandis que Marlene Dietrich et Katharine Hepburn choquent l’Amérique puritaine.
CRÉDITS @MuséeYvesSaintLaurent
1980 / 1990 – Il matérialise la working girl, lui donnant du corps et des épaules carrées, Armani et Mugler en tête. Elle s’impose dans la compétition professionnelle, égal à son homologue masculin.
Linda Evangelista et Kristen Menamy pour Dior – 90’s
J’vais faire comme si j’avais les moyens, ils vont tous croire que j’ai les moyens.
Billet – Lomepal feat. Roméo Elvis
2000 – Multifacettes. Historiquement taillés dans un même morceau de tissu, désormais le haut et le bas d’un tailleur se jouent sous toutes les coutures. Du coton au tweed, du lin à la soie sauvage. Noir fatal, gris sage, rouge brique impertinent, imprimés assortis ou assemblages audacieux aux couleurs acidulées, il se dépareille et s’adapte pour se plier aux exigences du quotidien. Il révèle le chic ordinaire quand on le porte sans effort, sans occasion particulière. Il impose un sens aigu du style, intemporel et déterminé, de l’entretien d’embauche à la cérémonie officielle. En spartiates, sneakers ou stilettos, porté formel ou casual. C’est la clef de voûte du power dressing.
Anna Wintour a dit :
Si tu ne peux pas être meilleur·e que ton/ta concurrent·e, sois mieux habillé·e.
Anna Wintour
Même terrain, même tenue, si l’habit ne fait pas la compétence, il donne l’équité d’apparence et participe à légitimer notre place dans le game. La femme en tailleur a l’élégance de jouer avec des armes blanches : papier, style, cerveau.
Notre sélection
Salut Beauté
Les tailleurs d’inspiration 70’s, upcyclés, colorés et en précommande.
Argent NYC
Des costumes en matières naturelles, principalement laine italienne et cachemire (certifications non communiquées), designés pour donner du pouvoir et de la confiance aux femmes qui font, par exemple, du business.
Admise Paris
Des tailleurs aux pièces interchangeables et mixables à l’infini : 8 coupes de vestes et 6 coupes de bas disponibles dans différents coloris. Des vêtements qui s’adaptent à toutes les morphologies et tous les styles, fabrication à la commande intégralement à Paris.
Tranz’at
La marque des essentiels du vestiaire féminin upcyclés et recyclés lance Warren, son premier tailleur en précommande.