Le vêtement est au contact de notre corps. Couvrir notre nudité et nous protéger étaient les premières fonctions auxquelles il répondait. Si l’on fait attention aux aliments que l’on ingère, aux produits de beauté que l’on applique sur le corps, il semblerait que l’on soit plus indulgent·e concernant les textiles que l’on appose sur notre peau. Et pourtant. Qu’il soit ample ou serré, le vêtement se trouve au plus près de notre intimité. Petit traité des matières pour vous aider à y voir plus clair et choisir vos vêtements.
Pourquoi il est important de s’intéresser à la composition d’un vêtement ?
Connaître les bases des textiles est un atout pour évaluer un vêtement aussi bien en fripe qu’en boutique. Malheureusement le greenwashing combiné au fait que nos connaissances textiles se sont appauvries, font de nous une proie facile.
Vous aussi vous avez dans vos connaissances ou votre famille quelqu’un a qui on ne la fait pas ? Qui en un clin d’œil estime ce que le vêtement a sous le capot ? Qui flaire les bons plans et sent les coups fourrés ? Qui grimace en voyant l’acrylique se faire passer pour de la laine, le polyester remplacer la soie et ce parfois pour des prix équivalents ? Alors à moins d’avoir un grand-parent ou une tante avertie à emporter pendant ses séances shopping au format pocket, il ne nous reste qu’une seule chose à faire… Devenir expert·e en la matière !
De quel textile le vêtement est-il fait ?
Savoir reconnaître le type de textile est la première étape pour tirer son épingle du jeu en tant que consommateur·rice :
- Le tissu est une étoffe faite avec des fils de chaîne et trame entrecroisés sur un métier à tisser : torchons, nappes…
- La maille ou tricot est une étoffe faite avec des boucles sur des métiers à tricoter : pull, chaussettes mais aussi pour les vêtements de sport, les maillots de bain…
- Le non tissé est construit à partir de fibres assemblées par action mécanique, thermique ou chimique : sur-blouse médicale, entoilage, essuie tout…
Quelle est la composition du vêtement ?
Un bon plat est fait d’ingrédients de qualité. Même principe pour un vêtement. Regarder l’étiquette du vêtement permet de voir la composition des fibres textiles en pourcentage par ordre décroissant. Les fibres sont des éléments d’une certaine longueur qui sont tordues entre elles afin d’obtenir un fil. On distingue deux types de fibres textiles : les naturelles et les chimiques avec leur sous-catégories respectives.
Les fibres naturelles
- Les fibres végétales sont créées à partir des graines, des tiges, des feuilles, des fruits (coton, chanvre, ramie…)
- Les fibres animales sont fabriquées principalement à partir de poils, de sécrétion animale (laine, soie, angora, cachemire…)
Les fibres chimiques
Apparues avec le progrès chimique à la fin du 19ème siècle, ces fibres cherchent à imiter les fibres naturelles.
- Les fibres artificielles sont produites grâce à des manipulations chimiques à partir de cellulose naturelle. Bien souvent, la fibre artificielle est confondue avec la fibre naturelle du fait de la présence de cellulose naturelle. Une confusion fréquente notamment en ce qui concerne le modal, le cupro ou la viscose.
- Les fibres synthétiques sont créées à partir de polymères issus du pétrole grâce à de nombreuses transformations chimiques. Elles sont entièrement créées par la main de l’homme et modelées en fonction de ses besoins.
Pourquoi fait-on des mélanges de matières ?
Un vêtement peut comporter différentes fibres pour de multiples raisons : le style et le toucher, le confort, le prix, la technicité, la solidité, l’entretien. En théorie c’est fabuleux, en pratique le fait de mélanger les fibres pour créer un vêtement rend le recyclage de la matière complexe voire impossible. Une matière dite non recyclable est une matière qui ne pourra pas revenir à l’état de fibre.
Brûler un échantillon de matière
Brûler un échantillon de matière aide à identifier la composition d’une matière. Loin de nous l’idée de vous inciter à la pyromanie ou de vous faire déclencher l’alarme incendie en pleine séance d’essayage. Cet exercice peut être fait chez vous, avec des chutes par exemple. On vous conseille de ne pas brûler le coin de la matière, mais plutôt de tirer un fil, d’approcher la flamme, et enfin d’observer et sentir :
- Pour les matières naturelles végétales : prenons l’exemple du coton, il brûle bien, se transforme en cendre blanche friable et sent le papier.
- Pour les matières naturelles animales : prenons l’exemple de la laine, la flamme ne prend pas, elle crée des résidus noirs, l’odeur est assez similaire à du cochon grillé.
- Pour les matières chimiques artificielles : ça sent l’acide du fait de la présence de produits chimiques.
- Pour les matières chimiques synthétiques : la fibre se rétracte et forme une boule dure.
Bonjour, pouvez me dire de quoi est composé un textile en flanelle fleece ?Merci
Bonsoir, merci pour votre message ! Le fleece est une matière synthétique, il s’agit généralement de polyester. On le préfère recyclé, vous vous doutez ! 🙂
Hello,très bel article, merci. Je suis tombé dessus en cherchant les obligations d’étiquetage pour un vêtement vintage/seconde main.Les étiquettes ont parfois disparues du vêtement. Ma question : est-ce légal de le revendre sans affichage de sa compo ? Merci.
Merci Mélany ! Non, pas en France 🙂
On en parle bientôt davantage dans le cadre de la loi AGEC, l’affichage détaillé sera renforcé. A suivre !
A lire aussi d’intéressant : pourquoi les étiquettes sont indispensables au bon recyclage de nos vêtements.