Viscose de bambou

Viscose de bambou

Très douce au toucher, cette matière a des propriétés anti-bactériennes, anti-odeurs et anti-UV. Retombées économiques pour les exploitants, exploitation biologique et bénéfique pour les sols sont appréciés par l’industrie du textile. Elle entre notamment dans la fabrication de maille, de linge éponge et de blouses antibactériennes pour le personnel médical. Malheureusement, son image « écologique » n’est pas toujours justifiée, a été massivement utilisée par les marques et prête à confusion aujourd’hui. Le processus chimique de fabrication de ces fibres et la surexploitation des ressources aux dépens des écosystèmes sont pointés du doigt.

Qu’est-ce que la viscose de bambou?

La viscose provient d’une fibre issue de cellulose régénérée artificiellement. Elle peut provenir de la transformation d’une fibre naturelle végétale de bambou, de coton ou d’eucalyptus. Mais la fibre de bambou à l’avantage d’avoir un coût de production deux fois inférieur à celle du coton.  La viscose, en particulier, est une matière réputée pour faire le lit du greenwashing. 

Comment la viscose de bambou est-elle produite ? 

Cette matière est issue du bambou, un roseau arborescent des pays chauds dont la tige résistante et légère peut mesurer jusqu’à 25 mètres de haut. Trois récoltes sont réalisées par an. Il faut environ 1kg de bambou pour produire 400g de fibres de bambou. Le bambou est d’abord réduit en poudre afin de pouvoir en extraire la cellulose. Pour être transformée, la pulpe de bambou est dissoute dans un bain de soude caustique puis dans un bain d’acide sulfurique et de sulfate de soude. L’utilisation de disulfure de carbone, un produit chimique non réutilisable, toxique et inflammable, pour extraire la cellulose de bambou et fabriquer les fils est le procédé le plus discutable en termes de coût environnemental. 

D’où vient la viscose de bambou? 

La majeure partie de la viscose du marché est développée à partir de fibres de bambou cultivées en Asie au sein de monocultures sur des espaces préalablement rasés, à l’aide de pesticides et d’engrais. Les fibres y sont transformées chimiquement par des produits relargués dans les eaux d’usage.
Le premier pays producteur de bambou est l’Inde, suivie par la Chine (majoritairement pour la production textile), , puis viennent l’Asie du Sud Est et Afrique (Nigéria, Ethiopie). L’empreinte de la fibre est donc déjà notable dès l’étape de sa culture.

La viscose de bambou est-elle éco-responsable ? 

La fibre de bambou est naturelle, biodégradable et recyclable. De plus, le bambou bloque l’érosion des sols et les préserve. Il ne nécessite aucun engrais ou pesticides pour pousser puisque cette plante croît rapidement et nécessite un faible apport en eau. Elle a également l’avantage de produire jusqu’à 35% d’oxygène de plus que les arbres traditionnels.
La culture intensive de cette fibre liée à son hyper-exploitation commerciale, et les procédés de transformations de la plante au textile fini pose problème. Du fait de l’engouement par l’industrie textile, le bambou est devenu largement exploité, au sein de monocultures engendrant une déforestation afin d’étendre les plantations, de plus, on note un emploi massif d’engrais et de pesticides visant à massifier sa croissance, soit le contraire même du respect de la biodiversité. L’exploitation industrielle de cette ressource se fait au détriment de l’écosystème et des espèces animales locales. Ajouté au fait qu’à l’état naturel, la fibre de bambou est rêche et cassante, ce qui la rend désagréable à porter. Elle nécessite donc une transformation artificielle et comme pour tout type de viscose, la conversion chimique qui dénature la fibre est très nocive pour l’environnement

La viscose de bambou est donc plus écologique que la viscose de coton, mais elle a tout de même un impact négatif sur la planète. Il est important de rester vigilant au greenwashing de certaines marques qui placent le bambou comme une solution miracle dans l’industrie de la mode éthique, sans communiquer sur le processus de transformation de la fibre.

Comment est utilisée la viscose de bambou? 

D’après le label GOTS : “Pour la plupart des fibres de bambou utilisées dans la production de textile industrielle, le bambou naturel n’est pas utilisé, mais il est mélangé et régénéré dans un procédé viscose/rayonne et peut, par conséquent, ne pas être considéré comme une fibre naturelle ou même biologique, même si la plante du bambou est à la base certifiée biologique dans les champs”. Ainsi, les fibres de bambou peuvent être uniquement utilisées pour la quantité restante tolérée de fibres traditionnelles dans les textiles certifiés GOTS.
Les produits à base de bambou sont légers, solides, doux et absorbants. Cette viscose est principalement utilisée pour les vêtements techniques, comme pour le sport, mais elle entre également dans la composition des pantalons, sous-vêtements ou T-shirt.

Allonger la durée de vie de la viscose de bambou

Les vêtements en viscose de bambou sont résistants et faciles d’entretien. Vous pouvez les laver au cycle délicat de votre machine à eau froide ou tiède (4O°C maximum) avec une lessive ordinaire et un détachant à base d’enzymes si besoin. Évitez d’utiliser un assouplissant pour ne pas décolorer le vêtement.
Il peut sécher à l’air libre ou au programme doux du sèche-linge. Il n’aura pas besoin d’un repasser mais, en cas de pli très marqué, utilisez un fer à repasser sec sans valeur à très basse température.
Rangez vos vêtements dans un endroit où ils peuvent respirer facilement, en évitant les sacs plastique qui peuvent emprisonner l’humidité et provoquer des moisissures qui pourraient endommager le tissu.

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