Ouvrières textiles du sous-continent indien

Quel regard peut-on porter aujourd’hui sur le made in Bangladesh ?

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Cet automne 2023, l’industrie textile du Bangladesh vit de nouveau une crise. Depuis le mois d’octobre, des grèves et des manifestations gigantesques secouent le pays. Les travailleuses et travailleurs des usines de confection demandent des hausses de salaire pour pouvoir vivre dignement. L’industrie est paralysée. Ces manifestations surviennent 10 ans exactement après l’effondrement du Rana Plaza, lorsqu'un immeuble de 8 étages abritant des ateliers de confection de grandes marques de fast-fashion s’est effondré, tuant 1 134 personnes et en blessant 2 600. Quelques années après cette tragédie, on parle moins des ouvrier·e·s de la mode au Bangladesh. Leur situation a sans doute souffert d’autres scandales, notamment l’esclavage des Ouighours en Chine. Les événements actuels disent que la situation n’est toujours pas idéale. Quel impact les événements survenus 10 ans plus tôt ont eu sur le travail des ouvrier·e·s de la mode au Bangladesh? Les choses ont-elles changé et comment ?

Un point sur les manifestations de l’automne 2023

Depuis le 23 octobre, les manifestations qui secouent l’industrie au Bangladesh sont d'une envergure quasiment jamais vue auparavant. La vague de colère a démarré à Gazipur, une ville industrielle toute proche de Dhaka, la capitale. Ce sont désormais des dizaines de milliers d'ouvrières qui manifestent. Fait très rare : les ouvriè·r·es ont fait grève. Sur les 3 500 usines de confection textile que compte le pays, près de 600 sont fermées. Les manifestants réclament une hausse du salaire minimum. 

Manifestation des ouvriers du textile au Bangladesh

La police Bangladaise fait en ce moment usage de la force et d’armes létales sur les manifestants. Déjà 4 personnes ont été tuées. A l’heure où nous écrivons, les ouvrier·e·s ne semblent pas prêts à renoncer à leur combat.

Depuis la tragédie du Rana Plaza, la sécurité au travail s’est améliorée 

Des pas significatifs ont été franchis dans le domaine de la santé et de la sécurité des travailleurs, attribués en grande partie à des accords contraignants conclus par des marques de vêtements. En 2013, peu de temps après la catastrophe du Rana Plaza, environ 190 marques, dont des acteurs majeurs comme H&M, Inditex, C&A, Primark et Benetton, ont signé l’Accord International sur la Sécurité et la Santé, un accord contraignant qui couvre en particulier la sécurité incendie, électrique et des bâtiments. “Honnêtement, cet accord a permis d’améliorer significativement les conditions de sécurité dans les usines. Mais il ne s’applique qu’aux usines qui sous-traitent pour des multinationales occidentales. Il ne s’applique pas aux ateliers de confection qui produisent des vêtements pour des marques du Bangladesh par exemple. Au Bangladesh, les travailleurs et travailleuses, entre elleux n’ont pas les mêmes conditions de travail.” explique Salma Lamqaddam, chargée de campagne pour l’ONG Action Aid, et en charge des questions liées à l’industrie textile. “Ce n'est pas juste un texte mais véritablement un organisme qui gère toutes les questions de sécurité. Avant que le bâtiment du Rana Plaza ne s’effondre en 2013, les ouvrier·e·s avaient tenté d'alerter les responsables de l’usine qui n’avaient pas réagi. Aujourd’hui, les ouvrier·e·s de la filière textiles qui constatent un problème dans leur usine peuvent contacter directement l’organisme pour qu’il intervienne.”

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