L’École de la Maille : une formation professionnelle pour les stylistes des Maisons de mode

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Malgré une forte présence dans les collections, la maille et sa technicité ne sont pas toujours maîtrisées par les marques françaises. Cette situation peut causer des incompréhensions entre les services d’une même marque ou avec leurs fournisseurs, et ainsi aboutir à des pertes financières. Pour valoriser cette pratique souvent luxueuse et durable, une école existe. Et elle propose des formations sur-mesure à tout type d’entreprise.

Un besoin méconnu

La maille est l’un des parents pauvres de la mode française. Cette affirmation, quand on sait que ses produits représentent une part importante des collections, peut surprendre. Et pourtant, de nombreuses entreprises constatent qu’il est difficile de trouver des professionnel·es spécialisé·es en la matière. Ainsi, on confie parfois les postes de stylistes ou technicien·nes maille à des employé·es issu·es d’autres filières. Une situation qui n’est pas sans inconvénients : défis à établir des prototypes réalisables, difficultés de communication entre les différents services des marques voire entre les ateliers et les usines, barrières pour l’expérimentation artistique… Accumulés, ces enjeux peuvent coûter un temps et une somme considérables aux entreprises.

Un mannequin d'atelier habillé d'une création en maille. En fond, un mur recouvert de croquis.
Crédits : Barnana Sarkar

En savoir plus sur les formations de l’Ecole de la Maille

C’est face à ce constat que s’est créée l’Ecole de la Maille de Paris il y a 15 ans. Lancée par Véronique Dupérier et aujourd’hui gérée par Marine Peutat, Léna Lélu à la direction de l’École, et Nelly Manoukian à la direction des partenariats et la présidence de l’association, cette structure à petite échelle forme des élèves destiné·es à intégrer l’industrie (avec un taux d’insertion de plus de 80 %), mais aussi des professionnel·les en reconversion ou au sein-même des marques. “Véronique Dupérier est styliste maille donc elle connait bien le marché de la mode, raconte Nelly Manoukian. Elle a remarqué un “trou dans la raquette” avec la maille : il manquait des compétences et des savoir-faire en stylisme, pour apprendre à créer des modèles dans les contraintes spécifiques de la filière, de l’entreprise ou des fournisseurs. Or, ce n’était enseigné que quelques heures par an dans les écoles françaises.” Ainsi, l’école a rapidement reçu des appels de professionnel·les, notamment des stylistes chaîne et trame a qui on confiait des collections maille. Et a décidé de lancer ses formations dédiées.

Former les professionnel·les à la maille

Pour les professionnel·les en reconversion ou qui souhaitent créer leur propre entreprise, l’École de la Maille de Paris a conçu des modules intensifs de 150 heures, étalés sur 10 week-end. De façon générale, trois fonctions peuvent être enseignées de façon plus ou moins approfondie :
Styliste-modéliste maille, pour savoir comment dessiner un modèle et être capable de l’exécuter. Les cours se penchent sur la recherche, l’analyse de tendances, la conception, le croquis, l’échantillonnage, le calcul en modèle et le prototypage, le tout retranscrit en fiche technique claire pour les usines. Une formation de stylisme maille purement dans la recherche et le design est aussi dispensée, mais conserve une base de prototypage pour se faire comprendre par les modélistes et les fabricants de la marque. “Nous enseignons aussi comment réaliser un plan de collection, ce qui permet de travailler comme chef·fe de produit avec une tendance, un choix, une conception artistique spécifique.” précise Léna Lélu.
Un autre poste essentiel est celui de technicien·ne maille, c’est-à-dire la personne faisant le lien entre les marques et les usines. Cette fonction nécessite de maîtriser la chaîne de production : sourcing, prototypage, réalisation de dossier technique, contrôle qualité… Le but : pouvoir vérifier que les premières pièces fabriquées correspondent au cahier des charges du département créatif et au plan de collection. 

Une maille formée sur une machine à l'Ecole de la Maille
Crédits : Bernana Sarkar

En savoir plus sur les formations de l’Ecole de la Maille

De façon générale “Nos élèves sont formé·es à l’industrie.” déclare Marine Peutat, bien que le crochet et le tricot à la main soient aussi enseignés. Mais la majeure partie des cours se passent sur des machines. “Notre pédagogie repose sur le faire : se mettre à la machine, se tromper, recommencer… C’est comme cela qu’on apprend à faire des calculs pour l’échantillonnage. Nos élèves apprennent à gérer les différentes machines avec de la numerométrie, les bonnes jauges, les fontures qui vont donner des matières plus ou moins épaisses, comment réaliser différents points (ajourés, rang raccourcis, jacquard) à utiliser des cartes perforées… On apprend à monter des mailles pour commencer un ouvrage, mais aussi à le terminer.” L’École dispose de machines manuelles et électroniques, dont les enseignements peuvent se transposer sur des machines industrielles. Elle peut donc répondre à des besoins très variés. Le tout avec un souci de l’environnement : les fils utilisés par l’école sont issus de stocks inutilisés par de grandes marques et filateurs. Niveau formations, des cours sur l’impact du sourcing, l’importance des fibres naturelles et le design circulaire sont enseignés depuis la création de l’École. L’enseignement de l’éco-conception est quant à lui amené à se développer à l’avenir.

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Pour les marques : des modules sur-mesure

Plusieurs collaborations sur-mesure avec des marques ont déjà eu lieu. Une maison de Haute Couture a notamment fait appel à l’École pour étoffer ses archives : une responsable d’atelier a été formée sur trois jours pour partir d’une pièce et la retranscrire sous forme de fiche technique, afin de clarifier et sauvegarder son processus de création. Dans une autre maison, une responsable d’atelier a été formée sur deux jours pour apprendre le fonctionnement des machines à tricoter, comment réaliser des prototypes et communiquer avec l’usine-fournisseur. Le but : s’assurer que les demandes de la marque soient communiquées clairement, exécutables et exécutées.
Une marque haut-de-gamme a mandaté l’école pour former un styliste chaîne et trame au stylisme maille. Ce module, plus complet, nécessite 10 jours. Ces formations peuvent être utiles aux entreprises dont certain·es salarié·es souhaitent évoluer, tout en restant chez leur employeur·se avec qui ils collaborent efficacement. Même les institutions s’y mettent : un musée a demandé la formation de tous·tes ses employé·es aux fondamentaux de la maille pour étoffer les présentations de pièces.

Une mannequin pote une tenue en mailles conçue par une étudiante de l'Ecole de la Maille.
Design Suzanne Meriaux. Crédits : Hugo Dardelet

La flexibilité est la force de l’école : elle peut accueillir les formations dans ses locaux ou se déplacer dans les bureaux et amener ses machines. “Nous intervenons auprès d’employés ayant des besoins très spécifiques, de freelances qui cherchent une connaissance approfondie de la maille ou d’équipes voulant acquérir les fondamentaux.” détaille Léna Lélu. Niveau effectif, les cours peuvent accueillir une à six personnes : “Les petits effectifs ont toujours été dans notre ADN, car nous souhaitons que chaque élève bénéficie d’un temps de qualité avec son professeur. Il s’agit de proposer des espaces d’apprentissage les plus interactifs possible.

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