De tout bois, Lenzing fait fibre textile. Cette société autrichienne de plus de 80 ans développe des fibres textiles artificielles, encore appelées “manmade” (MMCF) grâce à une méthode d’extraction cellulosique issue de la pulpe d’arbres, secondairement transformée mécaniquement ou chimiquement selon un procédé écologique. Le secret de l’entreprise, en tête de l’oligopole du marché, est bien gardé des espions industriels et des médias. Néanmoins, tant par effort de transparence que par nécessité de convertir les clients finaux à l’emploi de ces matières, la forteresse de la taille d’une ville ouvre ses portes aux professionnels de la communication dans le secteur. Viscose Ecovero®, Tencel®Modal, Tencel®Lyocell et le dernier né REFIBRA™ à base de cellulose régénérée, on fait le point sur les fibres, leur potentiel et ce que peut cacher éventuellement l’arbre, dans un système mode où la course aux volumes est le bât qui blesse un modèle loin d’être enrayé.
Un point global sur les fibres artificielles
Entre la pétrochimie des matières synthétiques et les matières naturelles se trouvent les fibres dites “artificielles” ou “cellulosiques”. Elles sont issues de matières naturelles, comme le bois, mais leur structure physique et/ou chimique est transformée par la main de l’Homme. On les appelle pour cela les “manmade cellulosic fibers” MMCF.
La part des fibres artificielles dans les fibres textiles
Avec un volume de production annuel d'environ 7,3 millions de tonnes, les fibres cellulosiques artificielles (MMCF) - la viscose, l'acétate, le lyocell, le modal et le cupro - occupent une part de marché d'environ 6 % du volume total de production de fibres [Textile Exchange Report 2022]. Cette part a doublé depuis 1990. La viscose occupe 80% du marché en 2023, suivie par l’acétate, principalement utilisée pour des applications non textiles, puis le Lyocell, le modal et le cupro.
La question du sourcing du bois et de la transformation chimique des fibres
Toutes ces fibres ont en commun une base de bois. Toutes cependant, sont loin d’être issues de ressources durablement gérées authentifiées par des labels FSC® ou PEFC® ou de subir des procédés de transformation écologiques.
L’organisme d’audit CanopyStyle fait état de 53% du sourcing du bois à usage textile qualifié à minima de “Green Shirt” dans son classement annuel “Hot Button Report”. La viscose, en particulier, est une matière réputée pour faire le lit du greenwashing. A date, la majeure partie de la viscose du marché est développée à partir de fibres de bambou cultivées en Asie au sein de monocultures sur des espaces préalablement rasés, à l’aide de pesticides et d’engrais. Les fibres sont transformées chimiquement par des produits relargués dans les eaux d’usage.
Les indicateurs de production de la pâte de bois - comme les eaux usées, les boues, les émissions atmosphériques et d'autres paramètres liés aux processus, la récupération des composés soufrés, d’une partie des intrants et des sous-produits générés au cours du processus de production - sont évalués par les labels bluesign®, Cradle to Cradle Material Health Certificate, le STeP by OEko-TEX® et le label écologique européen. La majorité des fibres artificielles disponible sur le marché n’est, à ce jour, par certifiée et les processus de transformation chimique sont opaques.
La version éco-responsable des matières artificielles vierges chez Lenzing
Ecovero®, Tencel® et Tencel®Lyocell sont des fibres artificielles écoresponsables développées et brevetées par le groupe Lenzing. Elles sont dérivées de diverses espèces d’arbres gérées durablement, comme l’épicéa, le pin, le bouleau et l’eucalyptus. Le bois provient
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