Matières premières polluantes, conditions de travail inhumaines, empreinte carbone démesurée, mauvaise qualité des vêtements… les enseignes de fast fashion et d’ultra fast fashion sont à l’opposé de l’éco-responsabilité. Pourtant, Shein – enseigne d’ultra fast fashion – est « le premier lieu d’achat d’habillement des 15-24 ans en France » [1]. Parallèlement, 75 % des jeunes de cette même tranche d’âge – réuni·e·s sous l'appellation Génération Z – considèrent que le monde est à un point de basculement par rapport au changement climatique [2]. À la fois engagée pour le climat lorsqu’elle descend dans la rue pour manifester contre l’inaction climatique, la Génération Z (sur-)consomme la fast fashion. Régulièrement critiquée au sujet de cette contradiction, faisant aujourd'hui l'objet d'une classification syndromique "La polyphasie cognitive ou syndrome de l'élastique" [3], nous avons tenté de décrypter cette ambivalence entre surconsommation et conscience de l’urgence climatique.
Qui est la Gen Z ?
Un découpage complexe
La Gen Z est le raccourci de Génération Z, elle serait née entre 1997 et 2010 mais tous·tes les expert·e·s ne s’accordent pas sur ce découpage qui se veut davantage indicatif que strict [4]. Selon Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut Français de la Mode, il n’est pas pertinent de se baser sur des dates :
« Il est difficile de parler d’une génération sans évoquer un socle culturel capable d’unir des individus. Par exemple, la génération mai 68 se caractérisait par un partage d’intérêts communs liés à une volonté d’émancipation économique et sexuelle. Il est toujours réducteur de définir un groupe d’appartenance à partir d’une classe d’âge. La génération Z existe-t-elle ? J’en doute. Cela ressemble davantage à un concept marketing largement repris par les médias. Ainsi, le marketing se substitue à la sociologie. » [5]
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