Sydney Pimbley est une créatrice de mode britannique basée à Londres. Elle est diplômée de la prestigieuse école de Design, Central Saint Martin, spécialisée dans le knitwear (la maille) et gagnante du Grand Prix LVMH 2020. Authenticité, créativité et durabilité : une fois par mois, on fait la lumière sur ces jeunes designers engagé·e·s pour une industrie mode et luxe qui se renouvelle sous le signe de la lenteur, dont la temporalité s’écrit hors du cadre des calendriers des défilés, où esthétique et savoir-faire à haute valeur ajoutée sont sublimés par des choix éthiques et responsables en matière textile et de confection. Après Steven Passaro, Mossi Traoré et Ifeanyi Okwadi, voici Sydney Pimbley.
Retrouver la lenteur du vrai luxe
Sydney Pimbley est une créatrice londonnienne. Lauréate de la bourse du Grand Prix LVMH, elle a lancé sa marque éponyme en 2019, après avoir fait ses armes en tant qu’assistante de John Galliano, au sein du studio de couture de la Maison Margiela.
Dans cette maison, elle apprend la complexité de la haute couture et l’exercice peu commun, avant-garde propre à la Maison Margiela, de la déconstruction et du réemploi. L’ADN de la marque éponyme, qui voit le jour en 2021, s’écrit lors de cette expérience.
Sydney prône la revalorisation des belles matières, désuètes et authentiques, revisitées dans des créations délicates. Chineuses de premier ordre, ses grand-mères sont les mentors de sa discipline créative, dont le ” Faire soi-même et réparer ” est le mot d’ordre, hérité de la pénurie d’après la seconde guerre mondiale. Dès lors, le choix de la lenteur et de l’artisanat n’en est plus un.
A l’opposé de la fast fashion et d’une industrie bulldozer où le rythme exigé pour la création est toujours plus intense, Sydney défend le temps long, la production à petite échelle et un niveau de détails que seul l’artisanat peut assurer. Le sourcing des matières est anglais voire londonien, fait de récup’, et les mains qui s’affairent sur les créations sont un cercle rapproché de la communauté de Sydney.
Il faut être passionné·e.
Le choix de créer sa maison de couture s’inscrit également dans cette démarche : celle d’une approche durable dont le rythme n’est pas dicté par une grande maison.
Pièces vintage et éléments de mercerie, entre modernité et romantisme
Les vêtements de la marque éponyme sont confectionnés à la main, à partir de pièces vintage upcyclées et recyclées. Fouillant dans la mercerie de sa grand-mère, les marchés vintage et les boutiques caritatives, Sydney insuffle une nouvelle vie aux vieux textiles à travers des vêtements aux caractéristiques uniques.
Sa connaissance des matières nobles et naturelles, comme la laine du pays de Galles, vient d’une exploration personnelle des filatures locales, notamment de shearling.
Les vêtements sont éclectiques, empreints de romantisme et souhaités non genrés. On y trouve des jeux de drapés, des superpositions, du skinny comme de l’oversize, des confusions dessus /dessous à la manière d’un Jean Paul Gaultier des années 90. Le prix ? Celui d’un “luxe raisonnable/abordable, qui démarre tout de même à plusieurs centaines d’euros, aujourd’hui sur des plateformes telles que Garmentory.
Des vêtements conçu et vendus comme des œuvres d’art, vendus à un prix juste, calculé sur la base des heures requises par une confection intégrale à la main, avec des matières d’exception, à chérir et respecter.