femme-pull-fleur-jaune

Travail forcé, pollution, opacité : l’industrie du parfum dérange

article réservé aux abonnés

Depuis la révélation de la BBC sur le travail d’enfants dans la récolte de jasmin en Égypte pour des marques de beauté de luxe, les pratiques scandaleuses de l’industrie du parfum sont une nouvelle fois sous le feu des projecteurs. Pour mieux comprendre ce qu’il y a dans nos parfums, de la fabrication à la vente : pourquoi ces marques exploitent des personnes à prix dérisoire ?  Il ne suffit pas de sentir la rose pour faire miroiter que tout est rose.

Le prix du parfum ne justifie pas les moyens

Fin mai 2024, la BBC révèle un scandale sur le monde de la parfumerie haut de gamme : le jasmin utilisé pour des parfums - comme Idôle l’Intense chez Lancôme du groupe l’Oréal ou encore Limone Di Sicilia et Ikat Jasmin de Aerin Beauté possédée par Estée Lauder -  seraient en partie cueillis par des enfants. L’Égypte produirait près de la moitié de l’approvisionnement mondial de jasmin. Selon le média, les marques concernées fixent des prix excessivement bas à leurs fournisseurs. Si bas, qu’ils se répercutent jusqu’à la base de la chaîne de production, des travailleur·ses sous-payé·es qui doivent employer des enfants pour satisfaire la demande. Quant aux groupes, aucun des deux n’a démenti se fournir en jasmin en Égypte auprès de la BBC.

Le parfum de luxe particulièrement pointés du doigt

Certains parfums de luxe nous le rappellent. La BBC suit Heba, “cueilleuse indépendante” pour une exploitation agricole vivant dans un village du district de Gharbia en Égypte, au cœur de la région du jasmin. Sa paye dépend de ce qu’elle cueille, alors Heba n’a pas le choix de faire participer ses enfants, qui en subissent des conséquences physiques. 1,38 € pour 1,5 kg de jasmin. C’est ce qu’ont gagné Heba et ses quatres enfants en une nuit de dur labeur. Chaque nuit, elle lève sa famille à 3 heures du matin pour récolter les fleurs parfumées avant qu’elles soient abîmées par la chaleur. Si cette somme est dérisoire, elle l’est d’autant plus que l’Egypte subit une inflation record de 32 % en avril sur un an et que plus 30 millions d’Égyptien·nes, un tiers de la population, vivent sous le seuil de pauvreté. Un quotidien partagé par la majorité des cueilleur·euses. 

Il semble alors évident de rappeler que la législation égyptienne fixe l’âge minimum de travail à 15 ans et ne doit pas nuire à leur santé et développement, ni interférer avec leur scolarité. Il est d’ailleurs illégal pour toute personne de moins de 15 ans de travailler entre 19h et 7h. En 2021, environ 2 millions d’enfants Égyptiens travaillaient

DEVENEZ MEMBRE

et accédez à tout notre contenu premium en illimité, bénéficiez de réduction sur nos clever books...

ABONNEMENTS
Total
0
Shares
Laisser un commentaire
Précédent
La top liste des marques de bananes éco-responsables
Suivant
Viscose EcoVero®, Tencel®Modal et Tencel®Lyocell, le bois est-il le futur du textile ?
À lire également

Become a Good One ! Abonnez-vous à nos contenus

Le média payant : accès illimité à tous les articles et OnePagers, réductions sur nos CleverBooks

Total
0
Share