Dire que porter du chanvre est une nouveauté serait méconnaître l’Histoire de notre humanité. Du linge aux voiles de bateau, des vêtements aux cordages de navire, cette fibre solide et écologique accompagnait nos expéditions comme notre quotidien. On retrouve des traces de chanvre tissé datant de 8000 ans avant notre ère. Dans les années 50/60, son lien de parenté avec le cannabis lui vaut une mauvaise réputation. Il disparaît alors du marché, balayé par les fibres synthétiques (nylon, polyester, polyamide…). Après avoir fait son retour dans nos assiettes, il prend à nouveau place dans nos dressings. Patte de Loup crée des vêtements féminins et masculins en chanvre, mettant à l’honneur ce tissu au podium de la performance écologique et des propriétés techniques.
Patte de loup, des vêtements en chanvre esthétiques et versatiles
Quentin, le fondateur de Patte de Loup, découvre les vertus du chanvre en Afrique du Sud. Cette matière sert alors à la construction de maisons, à la production d’essence bio, de médicaments, ou encore d’encens… De retour en France, il se lance pour défi de relancer la filière de chanvre bio et de mettre en lumière les bienfaits de cette plante miracle tapie dans l’ombre depuis des décennies.
C’est en cherchant de la menthe en vue de faire des mojitos qu’il la confond avec une espèce de chanvre : la Patte de Loup. En clin d’œil à cette épopée, la marque portera le nom de cette plante considérée comme une mauvaise herbe. Redorer le blason du chanvre et créer des vêtements esthétiques étaient et demeurent les priorités de la marque. De la surchemise à la chemise, en passant par la jupe, le style est épuré et travaillé. “La chemise se porte décontractée le week-end comme au travail avec une tenue habillée”. La coupe de la surchemise est droite, boyish et non genrée.
La chemise est ajustée, au grammage lourd de 210 g/m² (en comparaison à une chemise en coton fine dont le tissu sera en moyenne de 150 g/m² environ), un supplément de matière qui apporte de la structure, solidité et durabilité au vêtement final. La jupe portefeuille se joue quant à elle de fentes et d’asymétries.
Pourquoi faire corps avec le chanvre ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le chanvre tissé n’est pas une matière au toucher brut ou rugueux. Plus on le porte, plus il devient confortable. C’est aussi une matière très peu froissable. Elle présente des propriétés thermorégulatrices exceptionnelles : quand il fait chaud, la fibre s’aère pour apporter de la fraîcheur et à l’inverse, elle se rétracte quand les températures sont basses pour procurer une sensation de chaleur. Le chanvre antibactérienne, hypoallergénique et présente une bonne résistance aux UV.
Des vêtements confectionnés en France
Chez Patte de Loup, design, coupe et confection sont réalisés à Paris. Toutes les matières utilisées sont certifiées GOTS. Pour ce qui est du sourcing, le chanvre chambray est sourcé en Chine et le coton bio est produit en Inde, tandis que le chanvre est tissé en Europe.
Côté coloris, la marque conserve l’aspect naturel de la matière ou opte pour des teintures certifiées Œko-Tex, non toxiques. Les pièces sont emballées dans des furoshiki, pochettes fabriquées grâce à une méthode de pliage japonaise, upcyclée à partir de chutes de tissu.
Le chanvre, la plante textile à culture la plus écologique
Si les matières d’origine naturelle sont en vogue dans la mode, elles n’ont pas pour autant toutes la fibre écologique. Le marketing et/ou greenwashing sème le doute, créant l’amalgame naturel/écologique. Avant d’estimer qu’une fibre est respectueuse de l’environnement, il faut évaluer de nombreux paramètres comme le temps de pousse, la quantité d’eau et de pesticides, l’enrichissement prodigué aux sols par sa culture et bien d’autres paramètres. Si le chanvre a été banni de l’industrie du textile et de la mode pendant des décennies, c’est pourtant l’une des plantes dont la culture est la plus écologique :
- Il pousse rapidement (entre 90 et 100 jours) ;
- Il atteint jusqu’à 6 mètres de haut et permet un rendement important ;
- Il exige très peu d’eau (pour un kilo, il faut 10 fois moins d’eau que le coton) ;
- Il ne requiert pas de pesticides, herbicides ou d’engrais chimiques ;
- Il réduit les gaz à effet de serre ;
- Son système racinaire aère les sols ;
- Il favorise la venue d’insectes pollinisateurs ;
- Tout est réutilisable, de la graine à la fibre !
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