Le savoir-faire textile pré-colombien est le plus ancien du Pérou, apparu bien avant le travail de la céramique ou du métal. Le pays dispose de plus de 5 000 ans d’expérience en la matière. Pour comprendre comment cet héritage a perduré jusqu’à aujourd’hui, nous sommes allé·e·s à la rencontre de Pitumarka, une marque franco-péruvienne engagée socialement, écologiquement et qui met en lumière les talents de ce pays dont on méconnaît la richesse. Le savoir-faire textile pré-colombien est le plus ancien du Pérou, apparu bien avant le travail de la céramique ou du métal. Le pays dispose de plus de 5 000 ans d’expérience en la matière. Pour comprendre comment cet héritage a perduré jusqu’à aujourd’hui, nous sommes allé·e·s à la rencontre de Pitumarka, une marque franco-péruvienne engagée socialement, écologiquement et qui met en lumière les talents de ce pays dont on méconnaît la richesse.
Les méthodes artisanales traditionnelles des peuples autochtones du Pérou
Bien avant l’arrivée des colons européens, les peuples du Pérou avaient développé leurs propres techniques de production textile, le tissage qu’on dit “à la ceinture”. Il reste encore dans certaines zones reculées du pays des communautés d’artisans qui continuent d’utiliser ce métier à tisser pré-colombien qui tient son nom du fait qu’il est attaché d’un côté à une branche, et de l’autre côté à la ceinture du tisserand ou de la tisseuse. Jean-Guillaume Thyere, fondateur franco-péruvien Pitumarka les a rencontrés. Fasciné par cette technique séculaire, il a choisi de faire appel à ces artisans pour produire les tissus de la marque. Il explique : “l’art du textile est multimillénaire au Pérou. On a retrouvé des vestiges de vêtements en coton et en alpaga dans des tombes précolombiennes. Certains artisans aujourd’hui continuent de tisser de la même manière, en utilisant leurs mains pour croiser les fils, c’est fascinant”.
Le savoir-faire textile du Pérou ne s’arrête pas au tissage. Pitumarka fait donc également appel au talent des artisan·es locaux·ales pour concevoir et coudre ses vêtements. Une poignée de couturier·e·s qui prennent chacun·e en charge la confection d’un vêtement de bout en bout “on cherche à mettre en exergue le savoir-faire spécifique de chaque personne. La personne qui produit les chemises pour hommes n’est pas la même que celle qui produit les t-shirts ou les sweatshirts.” précise Jean-Guillaume.
Le site Pitumarka
Des vêtements fabriqués en circuit court au Pérou
Les vêtements sont fabriqués au Pérou, les étoffes sont bien sûr tissées au Pérou mais les matières premières, coton et laine d’alpaga, sont également cultivées sur-place, toujours à l’échelle artisanale. Un choix que Jean-Guillaume justifie également par le souhait de proposer une qualité optimale : “Les machines que l’industrie textile utilise habituellement pour récolter, le coton est collecté par des récolteuses munies d’un gros peigne à l’avant qui déchirent la fibre”
La fabrication artisanale ajoutée à une production extrêmement localisée participe à réduire l’impact carbone des vêtements Pitumarka. Elle permet aussi de bénéficier d’une traçabilité parfaite sur toute la chaîne de production : “Je sais où sont élevés les alpagas dont on utilise la laine, je sais où pousse notre coton, je sais comment tout est transformé. Les manufactures européennes sont obligées d’importer le coton qui ne pousse pas localement et on perd bien souvent en traçabilité.”
Le site Pitumarka
Les richesses naturelles surprenantes du Pérou
La nature est bien faite et elle fournit, toute seule, une variété de formes, de couleurs, de textures sans que l’humain n’ait toujours besoin de faire appel à la technologie ou à la chimie.
C’est la nature qui décide de la couleur de nos tissus.
L’autre avantage du Pérou : on y trouve un coton sauvage unique, qui pousse naturellement dans le Nord du pays, qui ne requiert pas d’autre apport en eau que celui de la pluie et qui, surtout, est naturellement coloré. La gamme de couleurs inclue divers nuances de blanc, de beige, de marron clair et de marron foncé répartie aléatoirement dans le pré. Jean-Guillaume explique “Quand on cueille le coton sauvage, on ne sait pas de quelle couleur sera la fleur. Après la récolte, les ouvrier·e·s trient donc les fibres à la main par couleur. En fait, c’est vraiment la nature qui décide de la couleur de nos produits.”
Le coton Pitumarka est donc non teint. L’autre matière phare de Pitumarka, la laine d’alpaga, offre les mêmes possibilités. “90 % des alpagas dans la nature ont une laine blanche. Mais il existe tout de même 22 autres couleurs naturelles dans les 10 % restant, du gris au noir en passant par la marron, et toutes les nuances intermédiaires”.
Pitumarka parvient donc, là encore, à proposer toute une gamme d’écharpes de couleurs différentes sans faire l’usage de teintures.
Le site Pitumarka
L’écharpe Maras en alpaga est proposée en plusieurs couleurs, sans teinture.
Bien sûr, quelques teintes qu’on trouve dans les collections Pitumarka ne sont pas naturelles. Pour produire sa laine bleue, Pitumarka teint de la laine initialement blanche, bleue ou jaune, à l’aide de teintures responsables labellisées Œko-Tex et donc garanties sans produits nocifs pour la santé humaine et pour l’environnement. Il en va de même pour le coton pima, naturellement blanc.
Toutes les matières utilisées par Pitumarka, coton ou laine d’alpaga, sont également bio, labellisées GOTS et Fairtrade.