Chacun·e d’entre nous a porté un jour un vêtement Petit Bateau. Du cadeau de naissance à la 2e ou 10e main, ces habits traversent les générations, de fratries en cousin·e·s, entre connaissances ou inconnu·e·s sur les plateformes de revente. Courir, sauter, jouer : la liberté d’un enfant dépend aussi de la qualité de ses vêtements qui devront résister à la construction d’une cabane et aux tâches de peinture, entre deux lavages à haute température. On s’est demandé ce qui faisait la constance et la durabilité des bodys, pyjamas et autres iconiques de la marque depuis 1893. Si quelques ingrédients ont changé en faveur de l’éco-responsabilité, la recette est la même : un savoir-faire français, des matières d’exception et la haute exigence de tests de qualité. On vous emmène dans les coulisses du tricot Petit Bateau.
Entretien avec Franck Caron, Responsable Technique tricotage à Troyes
Un tricot de qualité commence par une matière première exceptionnelle
La matière est le premier pilier de la durabilité des vêtements Petit Bateau. La sélection des fibres est une étape majeure : il s’agit d’un coton spécifique dont la longueur des fibres et la qualité permettent une haute résistance, même pour des fils très fins, lors du tricotage. Le fil est affiné pour un rendu textile doux et léger sur la peau des bébés et des enfants… de 1 mois à 77 ans ! Malgré de fortes contraintes, il ne présente pas de micro-coupures qui le fragiliserait au fur et à mesure des usages et des lavages. Plus de 90% des vêtements en maille chez Petit Bateau sont fabriqués en coton. En 2021 24% de l’offre est en coton biologique certifié GOTS. Petit Bateau travaille également des fibres alternatives comme le lin, le bambou, le chanvre ainsi que des mélanges intimes coton/laine, coton/lin. Des recherches sont en cours au sein du laboratoire de Troyes au sujet du coton recyclé, sans compromettre la qualité, ni l’accessibilité des prix (le coton recyclé coûte actuellement plus cher que le coton conventionnel). Petit Bateau s’est fixé un objectif de sourcing de coton éco-responsable (bio ou recyclé) à 100% à l’horizon 2025.
Le site Petit Bateau
Une méthode de tricot séculaire qui sait se réinventer
Le tricot est une méthode de confection textile, une manière d’assembler des fils entre eux, qui concerne une grande partie de nos vêtements au quotidien, bien au-delà de l’image que nous avons des pulls à grosse maille ! Ce post vous explique la différence entre un textile tricoté, un textile tissé et un textile non tissé. Le tricot concerne 40% des matières des vêtements Petit Bateau. La marque produit environ 1000 tonnes de matières par an.
Petit Bateau fabrique différents types de tricots :
- La côte une/une
- Des simples fontures (jersey, molleton, bouclettes, lycra)
- Des tricots plus complexes : jacquard ou mailles fantaisies comprenant des motifs (des “Je t’aime”, des mouettes, des rayures !)
Le site Petit Bateau
Pour fabriquer des bodys et pyjamas tout terrain, il faut une maille très serrée ! Les fils de coton sont soumis à de fortes contraintes sur les machines (traction mécanique, extension), poussées dans leur zones d’inconfort. La matière tricotée subit ensuite différentes finitions et tests de lavages en machine, dans le respect des principes de la charte environnementale du Groupe Rocher, permettant d’assurer une tenue et une douceur constantes.
Diverses innovations techniques sont venues améliorer la qualité de la maille : par exemple, pour lutter contre la pollution due aux microfibres de coton présentes dans l’air, Petit Bateau s’ est équipé d’ un système d’humidification d’atmosphère ce qui dirige les fibres vers le sol, ainsi qu’un système de ventilation intégré aux armoires de stockage du fil pour nettoyer les bobines lors du tricotage. Ces détails qui semblent mineurs sont les garants et les bases de la qualité qui font la réputation des vêtements Petit Bateau !”
Le site Petit Bateau
Des experts et passeurs de savoir-faire
Petit Bateau est une entreprise familiale française, née en 1893 à Troyes. La renommée et l’expertise de la marque porte sur le tricot. Dans l’usine de Troyes, 15 bonnetiers sont responsables d’un parc de 50 machines, en association à des régleurs (qui règlent la maille) et des magasiniers chargés de l’approvisionnement et du stockage. En tout, 27 personnes travaillent en continu sur un site historique de 2580m2. Tout le développement des vêtements a lieu sur place.
La transmission du savoir-faire bonnetier s’effectue en interne, sous forme de tutorat. On commence par apprendre à faire des nœuds puis à gérer une machine, puis deux et jusqu’à 5, et à être en capacité soi-même de transmettre son métier… Comme on passe un vêtement pour bébé.
Petit Bateau est accompagné par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), dans l’objectif de réduire de 50 % sa consommation d’eau de de 30% son empreinte carbone en comparaison à 2019, d’ici 2025.
Cela passe notamment par l’achat et l’installation de nouveaux équipements et systèmes : circuits d’eau fermés, stations d’épuration, nouveaux séchoirs, récupération de chaleur, et un fournisseur d’électricité renouvelable. Textiles, cartons, plastiques, bois, papiers, mobiliers, emballages ménagers, etc. : en 2020, 83 % des déchets de l’usine de Troyes et 94 % de l’entrepôt logistique à Buchères ont été valorisés. Ces pratiques font l’objet des recommandations auprès des partenaires privilégiés au Maroc et en Tunisie, dans leur transition vers des modes de production moins consommateurs en ressources naturelles.