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Qui sont ceux qui font avancer la fabrication d’une mode plus éthique ?

On a profité de notre article Fair Wear Foundation, que garantit cet organisme pour nos vêtements ? pour continuer avec Florence Bacin la conversation sur les conditions de fabrication de la mode dans le monde. Puis, on a eu envie de vous la partager.

Le portrait d’une professionnelle engagée sur le terrain de l’éthique

Florence est une femme pragmatique et convaincue, une fervente défenseure des conditions de travail des ouvrier·ère·s* du textile. Après des études de commerce, elle commence sa carrière dans des ONG dédiés au commerce équitable où elle fait la promotion du label Max Havelaar. Puis elle souhaite aller plus loin dans sa démarche et part au Vietnam.

Elle y coordonne un projet pour France Volontaires, avant de devenir entrepreneure et de co-créer la marque de mode durable et éthique Linda Mai Phung, fabriquée au Vietnam. Un petit détour à Amsterdam l’amène à rejoindre la Fondation Fair Wear d’abord comme responsable de relations marques et responsable pays pour la Macédoine du Nord. Puis elle retourne au Vietnam en tant que coordinatrice pays.

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Qu’est ce qui t’as mené à agir au travers une ONG ?

“Rejoindre une ONG était assez naturel car j’avais plusieurs expériences dans le secteur et je trouve passionnant de pouvoir accompagner les marques dans un rôle d’expert indépendant… Il est important que ce soit les marques qui s’engagent dans les audits, les améliorations terrain et les vérifications.”

Pourquoi aimes-tu travailler chez Fair Wear ?

“Avec Fair Wear, on tend à un « a new normal » pour les conditions de production. On essaye d’innover et de partager les connaissances afin d’améliorer les pratiques d’achat des marques de mode, notamment sur les thèmes du harcèlement, de l’inclusivité et de la discrimination. On se concentre sur la fabrication car c’est la partie qui emploie le plus grand nombre de personnes sur toute la chaîne, souvent des femmes.”

L’Asie est considérée comme l’usine du monde, c’est un continent dont la culture est vaste et les pressions politiques fortes, quelles sont vos principales actions?

“Une belle victoire est celle du système de plainte anonyme, disponible pour les travailleur·euses dans toutes les usines auditées. Un interlocuteur répond dans la langue locale et fait remonter les informations. Je travaille ensuite avec les marques pour remédier aux différents problèmes constatés. Nous souhaitons maintenir ce
système opérationnel en Birmanie et en Chine où la situation est tendue en ce moment, dans la mesure du possible et seulement si cela ne met pas en danger nos collègues.

Au Bangladesh à cause des plaintes sur le harcèlement sexuel, nous avons lancé le réseau Gender Platform, qui poursuit ses efforts pour promulguer une loi sur la prévention du harcèlement sur le lieu de travail.

Selon les pays, les plaintes et la façon de les régler peuvent varier, on s’adapte aussi pour faciliter les échanges et impliquer les marques afin que le devoir de vigilance s’applique partout. Nos actions servent à défendre les travailleurs, pour par exemple, calculer un prix juste à payer aux usines afin de progresser vers un salaire
décent pour les travailleurs. Notre méthode est axée autour du dialogue social engagé et de la disponibilité d’outils pédagogiques pour les marques, les responsables politiques, les usines et les travailleur·euses.”

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Il reste du chemin à parcourir…

Que penser de ZARA, probablement sous pression du gouvernement chinois considérant que cela lui fait perdre la face ; qui en un week-end affiche son soutien au mouvement Earth Hour et retire de son site l’article qui dénonçait le travail forcé des Ouïghours ? Ou des employés de certaines ONG sous pression dans les pays où ils travaillent, au point que ces ONG changent de nom pour être plus discrètes ? Alors qu’en Birmanie les manifestants répondent par du sarcasme [1].

La transparence est un exercice qui devrait être conduit sur toute la chaîne d’approvisionnement, pour le coton par exemple: depuis le champ, filage, tissage, confection, transport et vente…

Grâce à Florence, on comprend que chaque achat est une partie d’un tout et que cela est plus complexe qu’on ne peut l’imaginer ou qu’on ne veut bien le croire ! La transparence doit être menée à double sens : les marques envers les consommateurs et les usines envers les marques.

… Et on est prêt à le parcourir avec vous !

Nous souhaitons vous accompagner dans vos achats et mettons à votre disposition un lexique simplifié sur les labels, tout en comprenant que selon les budgets, l’accès à la mode ne soit pas le même, alors on a aussi à cœur de plaider pour la seconde main cool, la réparation créative et les marques qui font le travail de la vigilance pour
vous.

Références

[1] Podcast Le Monde, le peuple contre l’armée. Envoyé spécial Bruno Philip

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