Chaque mois, The Good Goods et la Fédération de la Mode Circulaire vous offrent un aperçu essentiel de l’évolution et des dernières nouvelles du secteur de la mode et du textile. Un tour d’horizon en France et au-delà, pour se tenir informés des progrès continus qui visent à transformer l’industrie de la mode vers plus de durabilité. Ce mois-ci : une réflexion sur le problème des PFAS pour la mode circulaire, un guide pour y voir plus clair dans la CSRD, de la seconde main à la fashion week de Londres, et du mouvement au sein de la Commission européenne
L’édito de la FMC - Le dilemme juridique des PFAS face aux enjeux de circularité
Pour parvenir à plus de circularité dans l'industrie textile, le recours au recyclage est essentiel mais ne peut être envisagé comme la solution universelle. Cette assertion prend d'autant plus de sens dans le contexte de la prolifération des polluants éternels (PFAS). En septembre, la European Environment Agency (EEA) a rendu un rapport sur la présence de PFAS dans les textiles et sur leur conséquence quant à la recyclabilité et la réutilisation des vêtements. Dans les faits, l'usage prolongé, la réutilisation et le recyclage des textiles, peut en effet amplifier l'exposition aux PFAS. Le recyclage pose un risque particulier : il étend la contamination à de nouveaux produits, souvent sans contrôle ni traçabilité.
Selon le rapport de l'EEA, un tiers de tous les PFAS dans l'UE, entre 41 000 et 143 000 tonnes, sont utilisés dans le secteur textile. Contrôler juridiquement et interdire les PFAS, notamment au travers du règlement européen REACH ou d'outils juridiques similaires à la PPL française contre la prolifération des PFAS, s'avère donc d'autant plus nécessaire. Pour le développement de la mode circulaire, un dilemme crucial se présente donc : que faire des textiles usagés ou invendus contenant des PFAS ? Les détruire ou les jeter contreviendrait directement à certaines réglementations environnementales et au principe de circularité tout en augmentant le nombre de déchets textiles. Les réutiliser ou les recycler reviendrait néanmoins à exposer d'autant plus de personnes à des substances dangereuses et potentiellement illégales. Ce constat confirme donc que l'écoconception et la circularité doivent aller de paire afin de s'assurer que le réemploi et le recyclage des textiles ne représentent pas de dangers sanitaires et environnementaux.
Clara Cherblanc, chargée de mission Plaidoyer de la Fédération de la Mode Circulaire
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