À l’échelle mondiale, 12 % des émissions de gaz à effet de serre seraient issues des déforestations. Le principal responsable : l’élevage bovin, de loin la première cause de la déforestation en Amazonie. Que vient alors faire l’industrie de la mode dans cette affaire ? L’usage du cuir rend la production de vêtements et d’accessoires en partie responsable. Heureusement, le problème est pris en main par le politique. Quelles sont donc les réglementations en vigueur qui empêchent la mode de continuer à déforester ?
Mode et déforestation : le recours destructeur aux tanneries impliquées dans l’élevage bovin intensif
La destruction des zones boisées pour les transformer en zones de pâturage fait de l’élevage de bétail la première cause de la déforestation en Amazonie. L'ONG Stand.earth publiait en 2021 un rapport qui révélait les liens plus ou moins directs de plus de cinquante marques de mode avec des fournisseurs de cuir dont l'activité participe à la déforestation de l'Amazonie. Il s’agit notamment du groupe JBS, plus grand exportateur de cuir brésilien. Fin 2023, l’Etat brésilien de Rondônia a entamé dix-sept actions en justice contre des géants de la viande et du cuir, dont JBS. Ils sont accusés d’avoir acheté ou vendu du bétail, élevé illégalement dans une aire protégée de l’Amazonie, le Jaci-Parana. La loi y interdit l’élevage commercial du bétail, mais 216 000 bovins y sont actuellement élevés.
Les lois de l’UE luttent contre contre la déforestation importée
Le 31 mai 2023 a été publié le règlement européen relatif à la déforestation importée, qui s’inscrit dans le contexte plus large du Pacte Vert, qui a pour ambition de faire de l’Europe le premier continent neutre pour le climat à l’horizon 2050. Le règlement, entré en vigueur le 30 juin 2023, interdit la commercialisation des marchandises et produits dérivés de plusieurs matières premières (cacao, café, bovins, palmiers à huile, soja et bois) dans le cas où ils ont été obtenus sur des terres déboisées ou de forêts dégradées. Le règlement s’applique à sept groupes de produits et à leurs dérivés : les produits bovins (cuir compris), le cacao, le café, l’huile de palme, le caoutchouc, le soja et le bois). Ce règlement n’étant que le premier jalon d’une politique environnementale plus ambitieuse, une généralisation à d’autres catégories de produits, acteurs et écosystèmes devrait ensuite être ajoutée, et elle pourrait inclure plus de produits de mode. Le règlement s’applique à deux catégories de personnes : les opérateur·rices (qui mettent pour la première fois les produits sur le marché ou qui les exportent) et les commerçant·es (qui font partie de la chaîne d’approvisionnement).
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