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Meuf Paris, une marque engagée et avant tout une communauté

À la question “Quelle est la raison d’être de votre entreprise ?” peu de marques, même éthiques, ont malheureusement une réponse. Ce constat douloureux n’en est pas moins réel : en 2021, personne n’a besoin d’une nouvelle marque de mode. Ce que la planète exige, c’est que la production propre et raisonnée soit un pré-requis. Ce que les citoyen·ne·s souhaitent, ce sont des Entreprises à Mission et aux valeurs tangibles, militantes pacifistes pour un monde meilleur et capable de créer un lien humain dans la jungle digitale. Peu de marques réalisent ce tour de force, on a voulu s’appuyer sur un cas d’école : Meuf Paris. Meuf est née d’une volonté farouche de défendre et protéger les femmes. Le vêtement était un prétexte, un vecteur de messages aussi vaillants que bienveillants, prêts-à-porter pour faire du bruit. Aujourd’hui, les collections sont toutes fabriquées en France par un atelier ouvert par la marque elle-même. Entre vestiaire responsable et communauté soudée, démonstration d’une douce révolution menée par Meuf Paris.

Créer des vêtements pour défendre la condition féminine 

On part d’un message pour créer un produit, pas l’inverse”. Chez Meuf Paris, le vêtement est un prétexte. Cette marque a été créée en 2017 par Claire Suco, femme et féministe ayant chevillée au corps la volonté d’aider ses soeurs. D’abord étudiante en cinéma, elle commence par dénoncer le sexisme ordinaire et la violence des injonctions “discrètes”, infiltrées dans le quotidien jusqu’à en être banalisées. La caméra au poing, elle sillonne Lyon la nuit en mini-jupe et talons, interviewant des passant·e·s sur le lien potentiel entre sa tenue et la probabilité de survenue d’une agression sexuelle. Pour faire passer des messages militants, il faut viser plus grand et trouver un vecteur non violent : arrive alors l’idée de créer des vêtements à messages, amplifiés par les réseaux sociaux. Tout de suite, la vague prend. Meuf devient le sponsor officiel des tenues d’Angèle dans le clip Balance ton quoi. “L’anti-sexism academy” fait la renommée de la marque et une success story qui va bien au-delà du coup de com et perdure depuis.

Le site Meuf Paris

Pas une marque mais un univers cohérent

Je vous ai porté pour aller passer mon permis / négocier mon salaire !

Meuf devient un mouvement. Les profits des ventes des tenues du clip  Balance ton quoi sont versés à deux associations contre les violences faites aux femmes – la Maison des Femmes de Ghada Hatem, et 320 rue haute en Belgique. Très vite, les fringues Meuf sont retrouvées portées dans toutes les manifestations pour l’égalité des sexes. Les valeurs de Meuf sont sincères et ancrées dans la mentalité de “La Meufia”, un crew virtuel qui regroupe toutes les femmes, qu’elles soient clientes ou pas, au sein de la communauté interagissant sur le véritable média qu’est devenu le compte Instagram Meuf Paris. L’engagement ne désemplit pas depuis. Les posts proposent des contenus éducatifs sur des sujets de société comme le Girls Night In – un mouvement de dénonciation par les femmes du risque d’être droguée dans les bars, au Royaume-Uni – ou relatif au corps, à l’image de soi, à la santé mentale.

Un groupe d’entraide solidaire sur Facebook

En référence au livre de Mona Chollet, Une chambre à soi, Meuf a également créé un groupe privé d’entraide pour les femmes sur Facebook, “Une chambre à nous”. Un endroit virtuel où chacune a la place de discuter de tous sujets, sans jugement : la sexualité, la contraception, les règles. L’accès au groupe se fait par questionnaire, les fils de discussions sont autogérés par des lectrices elles-mêmes, devenues modératrices du groupe qui comprend aujourd’hui 4500 membres.

S’adresser aussi aux hommes

J’suis pas féministe mais j’adore votre compte Insta !

Malgré un nom qui pourrait évoquer une communauté exclusivement composée de femmes, le féminisme porté par Meuf est inclusif et bienveillant. Apolitiques, les contenus vulgarisateurs sont adressés au maximum de gens ayant l’envie d’apprendre, quel que soit le genre et le degré d’investissement des lecteur·ice·s dans cette quête d’égalité : “Le féminisme, c’est aussi revendiquer le droit de pas avoir envie de se battre. On n’a pas tou·te·s la même énergie à mettre dedans.”

Le site Meuf Paris

Renforcer ses engagements dans toutes les directions  

Meuf fabrique des vêtements à message. Pas de collections ou de nouveautés à un rythme effréné, le vestiaire est composé de permanents basiques : des hauts en maille comme des T-shirts, des bodysuits, des combinaisons, des chemises et des sous-vêtements menstruels, en coton biologique, cupro ou bambou. Alors que la production était réalisée à l’étranger à ses débuts, en grandissant la marque a rapatrié son activité jusqu’à ouvrir son propre atelier de confection près de Paris (dans cet article, on vous explique pourquoi “We should all be feminist” ne peut pas être écrit sur un T-shirt fabriqué par ou dans les conditions de la fast fashion), où tous les vêtements sont aujourd’hui réalisés. Meuf maîtrise ainsi la totalité de sa chaîne de production, permettant à Claire qui design les produits de développer une idée en quelques jours. “Smart utérus”, “This is not a flower”, “Bad ass good ass” les messages portés par les vêtements répondent avant tout à un besoin personnel de la créatrice de s’exprimer et de trouver de la force, d’abord dans ces écrits, secondairement par la gratification que lui apporte les retours positifs de ses clients et de sa communauté au quotidien.

Les recommandations culturelles de Meuf Paris

  • Un compte Instagram : Period Studio, un compte féministe (anglophone)
  • Un podcast : La Poudre ; des interviews de femmes inspirantes
  • Un livre : Bad Feminist de Roxane Gay 

Le site Meuf Paris

PS : on prépare un concours avec MEUF sur Instagram pour vous faire gagner deux livres : La Bible du Vintage et “MEUF”, la biographie de Claire Suco, la fondatrice de la marque. STAY TUNED !

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