Et si l’essence d’une marque de mode était de générer des rencontres sincères ? Plus qu’un simple produit, un vêtement vit des aventures, suscite des émotions et écrit l’histoire à nos côtés. C’est ce lien, entre le début d’une vie et sa fin, qui intéresse Hast, une marque créant le simplement beau grâce au talent de ses artisans et de ses collaborateur·ices. Pour nous aider à faire le meilleur choix, l’équipe nous ouvre ses portes. Une réflexion sur la notion de traçabilité des pièces de nos armoires, et sa complexité, en transparence. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a de la matière !
Au début d’un vêtement, se trouve la matière
Intéressé par l’impact environnemental de leurs vêtements, Hast a tout d’abord focalisé ses efforts sur la première étape de la vie d’un produit : la matière. En effet, tout part d’une plante, d’une graine, car les matières qu’ils choisissent sont naturelles – à l’exception des produits pour le bain – depuis 2012 et certifiées GOTS ou Œko-Tex pour la plupart. En effet, certains de leurs ateliers, trop modestes, ne peuvent se permettre d’investir dans l’acquisition de ces labels ou souhaitent plus simplement conserver leur indépendance.
Et à travers ce pari déjà audacieux, la marque a pris le parti d’imaginer des modèles en mono matière ou présentant un faible mélange. À ce choix, plusieurs raisons :
La mono matière pour l’hiver
N’utiliser qu’une matière lors de la conception d’un vêtement adapté à la saison hivernale permet de conserver ses qualités intrinsèques, tel que le pouvoir thermorégulant d’une surchemise en laine par exemple. Mais cela permet également d’augmenter la durabilité d’une pièce robuste tout comme sa recyclabilité. Effectivement, dans le cas d’un mélange de plusieurs matières, le procédé industriel de recyclage des tissus ne peut être réalisé car pour qu’il ait lieu, il faut défibrer un vêtement pour ensuite, former une nouvelle bobine… Une approche responsable prenant en compte toutes les étapes de la vie d’une pièce !
Les faibles mélanges en été
Pour les saisons les plus chaudes, Hast s’attache à conserver la qualité proposée en hiver tout en travaillant sur des mélanges faibles. Et ce, afin d’offrir à leurs clients une plus grande souplesse et une meilleure respirabilité des tissus. À petite dose, les mélanges permettent aussi d’affirmer et de varier les couleurs ou les styles comme par exemple l’aspect chiné (qui est une alternance de fils de couleurs).
Conscient de son impact sur l’environnement, Hast s’est engagé auprès de la CELC (The European Confederation of Flax and Hemp) afin de tracer et de garantir l’origine du lin et de valoriser les savoir-faire et le dynamisme économique européens.
Revenir aux origines : retracer le parcours de la matière
Inauguré en 2008, le programme dirigé par la CELC visant à l’établissement d’un outil de traçabilité des matières mobilisées lors de la fabrication de nos vêtements a sélectionné un scope de marques de prêt-à-porter, responsables et engagées dont Hast. Composé de plusieurs sous-projets, la marque fait partie de celui concernant le lin. Et malgré la variété des filières représentées, toutes font face à la même problématique : l’origine des matières premières reste opaque… et ce même dans le cas de la mode la plus responsable qui soit !
À titre d’exemple, il est possible d’acheter un tissu à un filateur sans avoir de garantie quant à son origine, son lieu de filature ou de tissage. Il est alors assez fréquent de voir un lin produit en France mais nettoyé en Asie, la majeure partie des usines françaises spécialisées ayant dû fermer leurs portes suite à la crise du textile qui a sévi dans les années 1990 à cause de la concurrence asiatique. Grâce à ce programme, c’est donc pour la transparence et l’accès à l’information que Hast se bat, véritables clés de la garantie d’un impact carbone moindre.
Qu’en est-il alors de la véracité des labels ?
Même s’ils représentent une aide, malheureusement les labels ne vont pas dans la précision. Ainsi le label “Masters of Linen” assurant une production entièrement réalisée sur le sol européen ne peut pas certifier qu’à un moment donné, une étape n’a pas été relocalisée. Si l’on ajoute à cela, la pratique, très répandue de mélanger plusieurs qualités de lin issus de lots différents (français, belges, néerlandais ou turcs) afin de présenter une matière avec une qualité stable, cela complexifie encore plus une tâche, déjà bien compliquée !
Heureusement pour les consommateur·ice·s, ce manque de transparence est en voie d’extinction. Et c’est grâce à l’initiative de boutiques telles que Hast qu’à partir de janvier 2023, les marques se verront obligées d’indiquer, selon des standards de mesure communs, l’empreinte environnementale de leurs produits. Ce que l’on appelle PEFCR – Product Environmental Footprint Category Rules. Reste à savoir qui du producteur ou de l’acheteur sera le payeur…
Lire aussi : PCR et médecine légale pour tracer le textile : PCR pour tracer le textile)
Transmettre le fruit de ces recherches
Mais une fois l’impact mesuré, comment transmettre simplement ces informations aux client·e·s ? Là réside tout le travail de sensibilisation d’une marque responsable telle que Hast, et cela passe à travers trois vecteurs :
L’humain avant tout
Comme pour tout, transmettre, informer ou sensibiliser une personne passe d’abord par un contact direct. Pour gagner ce pari et être la meilleure aide possible auprès de leur clientèle, l’équipe Hast forme ses vendeur·ses aux notions d’éco-responsabilité et engage ces derniers à aider les consommateur·ice·s à faire le bon choix à travers leurs multiples articles !
Le cartésianisme
Nous ne sommes vraiment convaincu·es que par ce dont nous faisons l’expérience, c’est le vêtement en lui-même qui continue le travail de sensibilisation à la cause éthique ! De qualité et réalisées pour durer, ces pièces achèvent de convaincre l’acheteur·se. Et puis, lorsque nous aimons, nous entretenons. Ainsi s’enclenche le cercle vertueux de la mode responsable…
Favoriser l’éducation grâce à la digitalisation
Ce vecteur de transmission de l’information, encore en cours de peaufinement, consistera à la mise en place de QR Codes sur les étiquettes de leurs vêtements donnant accès à une sélection d’informations essentielles sur la pièce achetée en termes de traçabilité et de conseils d’entretien. Cela vient compléter une initiative déjà en place : telle que leur méthode de calcul de l’empreinte carbone de leurs produits, déjà accessible depuis leur site.
Le site Hast
Vous l’aurez compris, l’engagement d’une marque pour aller vers une société consommatrice et productrice d’une mode responsable est un élément clé. Nous sommes certain·es que leur rôle n’est plus à prouver. N’oublions pas cependant que la responsabilité est partagée, et que, bien qu’ils produisent, nous consommons. En tant que citoyens et citoyennes responsables, sachons valoriser l’engagement des pionniers, qui se matérialise (forcément) par un investissement financier…